À la suite de la crise pétrolière de 1973, le premier ministre de l’époque avait interdit purement et simplement les compétitions automobiles en ce début 74.
Grâce au président de la FFSA, les épreuves sont malgré tout progressivement rétablies mais le sport automobile a énormément souffert et beaucoup d’intervenants ont disparu.
Avant le total renouveau des courses initié par le championnat des voitures de production sous l’impulsion du médiatique JP Beltoise, la relance est difficile.
Les réunions attirent peu de spectateur, le sport automobile subit une inflation des budgets qui rend sa pratique plus difficile, et hormis les coupes de marques qui présentent une homogénéité du matériel et des performances les plateaux sont peu intéressants, le parent pauvre étant celui réservé aux groupe 6, les prototypes qui offrent un défilé d’engins hétéroclites, aux performances disparates incapables de se substituer à la défunte coupe Simca.
C’est dans ce contexte que la revue Echappement avance le projet d’une coupe beaucoup moins sophistiquée que cette dernière, donc moins chère, gardant toutefois le même esprit ;mécanique imposée pour l’équité, châssis et carrosserie libres pour le spectacle.
Cela permettra à tous les « constructeurs sans patente », qu’elle présente régulièrement dans sa revue, de s’exprimer et aux pilotes de profiter d’une voiture au prix plancher.
En fait, l’idée de départ vient d’un lecteur qui en a fait part dans le courrier des lecteurs du numéro de Mars 1975. Séduite la rédaction décide d’être le catalyseur qui permettra l’éclosion de la nouvelle Formule Economique.
Tout au long de cette année 1975, les constructeurs potentiels (GERI, MAMBO et MARCADIER) participent aux réunions visant à déterminer les grandes lignes d’une compétition où la voiture sera simple, fiable et la moins chère possible.
Il en ressort logiquement que cette nouvelle formule sera basée sur la voiture d’initiation sportive la plus abordable de l’époque : la Simca 1000 Rallye II dont on gardera le maximum d’éléments : moteur, boîte, trains roulants, radiateur, crémaillère et même l’antique lame de la suspension Av. qui est pourtant le principal défaut de cette voiture.
Malheureusement, début 1976 Echappement jette l’éponge ne pouvant réunir les 200000 F demandés par la FFSA pour inscrire ce nouveau championnat.
En tout cas, l’idée a marqué certains esprits et c’est aux futurs acteurs (pilotes, constructeurs, fournisseurs, sponsors …) de se déclarer et de faire aboutir ce projet.
Ce qu’ils arriveront finalement à faire permettant le déroulement de la 1ere course au printemps 76 sur le circuit de Montlhéry et là , on était parti pour 15 saisons sous deux motorisations
Les 5 périodes :
1976-1980
Les années RII
La mécanique de la Simca 1000 RII et ses éléments permettent à de nombreux artisans et « constructeurs sans patente » comme on les appelle à Echappement, de se lancer dans la fabrication de barquettes dont les performances sur le papier, sont proches.
Bien vite, GERI et MARCADIER fournissent le gros des plateaux ce dernier étant remplacé par ARC à partir de 1978
1981
Année de transition
C’est l’apparition de la mécanique issue de l’Alfasud. La transformation des anciennes voitures se fait lentement, la fiabilité est à retrouver, l’investissement est important (moteur, boîte, modification châssis, changement de manufacturier de pneus…)
Tout ceci aboutissant à un plateau peu fourni en rapport avec ce que l’on avait connu.
1982-1985
Montée en puissance
Dès le début 82 les grilles sont dignes de ce nom, des primes sont distribuées, des dotations matérielles sont attribuées, les spectateurs sont plus nombreux attirés par la notoriété grandissante du championnat de France des voitures de production et , évolution importante, l’année 84 voit l’apparition du Kit Autodelta jadis étudié pour le Trophée Européen se courant avec des Alfasud Sprint, permettant de faire passer la puissance de 105 à 145 Cv
1986-1989
L’age d’or
La formule atteint sa plénitude. Très disputée en termes de qualité et de quantité, elle attire beaucoup de compétiteurs. De nouveaux constructeurs comme … MERLIN … tentent de stopper l’hégémonie des ARC, des petites structures se forment (on peut louer des voitures), l’appellation elle-même évolue en Coupe de France Sport Proto, les organisateurs sont très impliqués et offrent même pour 87 un volant en Formule 3B à l’un des cinq premiers du championnat précédent.
1990
C’est à ce moment là qu’il aurait fallu évoluer pour obtenir des voitures encore plus attrayantes (Boxer 16S, boîte Hewland…) mais les organisateurs ont préféré réorienter leur championnat en sautant un pas important avec des voitures équipées du V6 Alfa hérité de la 75 accouplé à une boîte Hewland FT200 et là c’en était fini des amateurs et de leur coupe au rapport attrait/budget très attractif.
Cette ultime année verra l’écrasante présence des grosses 3L qui, bien que peu nombreuses, accaparent complètement l’attention.
Une page de l’histoire est tournée.